Apprendre de la vie quotidienne sous la direction de Gilles Brougère et Anne-Lise Ulmann (Presses Universitaires de France)
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Introduction : sortir de l'ombre les apprentissages quotidiens.
Apprentissages du quotidien = pratiques locales, savoirs quotidiens, savoirs-faire implicites, savoirs incorporés, habilités, pratiques situées, spécifiques.
Acte d'apprendre = acte volontaire (1 cadre spécifique + 1 activité soutenue des sujets).
Apprentissage dans le quotidien -> façon d'apprendre plus aléatoire, savoirs acquis moins immédiatement reconnus -> hiérarchisation implicite des savoirs.
"Des savoirs généraux et transférables s'élaborent souvent à partir de pratiques quotidiennes locales."
Derrière ce quotidien -> "banale" structuration des manières de penser et d'agir qui résistent aux remises en question -> construction sociale.
"Les apprentissages de la vie quotidienne développent nos capacités à construire des routines qui nous permettent de dépasser et de rendre acceptable les difficultés du monde dans lequel nous évoluons."
Goffman = le cadre de l'expérience -> transformation du cadre ordinaire de l'expérience -> situation fictive / non littérale (une expérience sans qu'elle soit éducative de façon consciente / identifiable) = le faire semblant.
"Je me construis comme être social dans un cadre quotidien spécifique que je ne perçois pas comme tel."
Evénement et vie quotidienne.
Evénement (non-quotidien) = quotidien perturbé -> ce processus à la fois de rupture et d'insertion dans le quotidien est porteur d'apprentissages.
"Le quotidien, ce tissu de la vie sociale, est constamment soumis à des accrocs qui impliquent de le retisser."
La vie quotidienne comme lieu d'apprentissages multiples.
Le quotidien est un apprentissage -> apprentissage des pratiques et savoirs du quotidien, confrontation avec d'autres quotidiens, reconstruction, rencontres avec des activités spécialisées.
"Les apprentissages sont nombreux mais souvent invisibles du fait de leur évidence."
"La vie quotidienne est faite de multiples occasions d'apprendre."
Chapitre 2 : un exemple d'apprentissage de la vie quotidienne = des apprentissages domestiques au Maroc.
Apprentissages domestiques (cette partie ne m'a pas intéressé lors de mes recherches / de ma lecture).
"L'habitude nous donne un cadre, qui n'est peut être pas le meilleur, mais qui a l'avantage de nous permettre d'agir (sans nous prendre la tête), sans effort."
Le quotidien : ensemble de ressources qui permettent de s'économiser, de s'appuyer sur ce que nous avons déjà fait, mais aussi sur ce que d'autres ont fait, les routines pouvant se transmettre.
Processus de "mise en quotidien" : quotidien, en quelque sorte, support incontournable de la vie humaine ou sociale -> permet de rendre les choses familières, de chasser l'étranger dérangeant, de construire un univers vivable, "appropriation du monde par les êtres humains, par chacun d'entre nous dans la sphère qui le concerne."
Henri Lefebvre : critique de la vie quotidienne -> aliénation au centre du quotidien, domestication du monde que l'être humain opère sur lui-même et par lui-même, indispensable pour vivre mais qui, parfois, peut devenir un carcan.
Répétition journalière MAIS pas séculaire car le quotidien change constamment avec les objets, organisations, modes de vie -> transformation sociale profonde (relation entre les personnes...)
-> "toute pratique sociale s'inscrit dans le quotidien même si elle ne se définit pas seulement par ça" -> quotidien = base, c'est le support voire le fondement de toute pratique sociale.
Exemple : l'école a ses routines, sa vie quotidienne, même si elle est aussi le lieu d'une rupture avec le quotidien.
Apprendre de la vie quotidienne.
La vie quotidienne diffère selon les sociétés, les milieux sociaux, les familles, les institutions. Elle s'apprend par confrontation, immersion, contact, observation, imitation.
Socialisation -> maîtrise de la vie quotidienne -> savoir agir dans les différents moments de la vie conformément aux attentes des autres.
"Ce n'est pas seulement dans des espaces prévus pour apprendre ou dans des situations conçues pour être éducatives que les personnes développent de nouveaux apprentissages, mais dans toutes les situations où elles peuvent nouer une relation, construire du sens, développer des intérêts nouveaux."
Partie 1 : Apprendre dans les espaces sociaux.
Chapitre 1 : Vie quotidienne et apprentissages (Gilles Brougère).
2 extrêmes à éviter (la vie quotidienne est banale, routinière, répétitive, ce que l'on chercherait à fuir, ce qu'il serait difficile de considérer comme porteur d'un quelconque apprentissage VS tout serait vie quotidienne sous prétexte que tout se déploie d'une façon ou d'une autre dans le quotidien) -> il faut considérer que, au-delà de l'expression "vie quotidienne", il s'agit de mettre en évidence le quotidien, ce qui se déroule au jour le jour (répétitions temporelles, routines, coutumes, habitudes) = cycle temporel du jour et de la nuit, saisons, années -> tout cela donne un cadre temporel au quotidien.
"Essayer de déconstruire le cadre quotidien habituel revient toujours à construire un nouveau quotidien dans un cycle différent."
Quotidien = symbole de la contrainte (libre si on sort de l'espace contraint et surtout si il y a une acceptation des contraintes à partir desquelles il est possible de bâtir un autre quotidien).
La vie quotidienne -> forme sociale que l'humain se ré-approprie (temps socialisé des horloges, modalité sociale du sommeil, repas) = ensemble de façons de faire, rituels, routines qu'un ordre cosmique / biologique impose à l'homme. Une routine peut être durable dans le temps ou éphémère.
La participation : l'enfant apprend à devenir (un élève, par exemple, maîtrise des pratiques scolaires).
Le quotidien peut être un espace d'apprentissage puisqu'il est ouvert à la participation de tous et toutes. J'apprends par et dans le quotidien. La maîtrise de la pratique quotidienne est acquise si la participation à la pratique est quotidienne.
Barbara Rogoff : " (...) dans toute situation il y a des aspects nouveaux. L'apprentissage c'est une façon de faire avec ce que nous n'avons pas rencontré auparavant."
Abraham Pain : les apprentissages informels dans l'action éducative.
Approbation de nouveaux principes organisationnels -> les personnes n'apprennent pas seulement dans des espaces conçus pour être éducatifs -> se former à travers les âges de la vie de façon informelle dans le cadre quotidien -> situation ordinaire sans visée pédagogique explicite avec de potentiels effets éducatifs. Les situations ordinaires doivent constituer des "vecteurs qui véhiculent des contenus capables de provoquer des changements de comportements."Apprentissage informel -> imprégnation -> répétition. Il faut opérer des tris dans les différentes sollicitations du réel = la pensée <-> l'action.
Penser conjointement éducation formelle / éducation informelle."Apprendre de la vie quotidienne, c'est constituer à travers les rencontres, les activités, les observations, les difficultés et les succès un répertoire de pratiques."
Vie quotidienne comme processus d'apprentissage.
Passage de l'étrangeté à la familiarité.
S'approprier un objet -> insérer l'objet dans son quotidien, lui donner un sens, apprendre de lui sans s'y soumettre.
Apprentissage <-> vie quotidienne = confrontation à un autre quotidien.
Entrer dans une autre vie quotidienne.
Rosemary C. Henze : les apprentissages (surtout les premiers) mettent en valeur les attitudes des adultes favorisant les apprentissages.
3 types d'apprentissages :
- Procédures ou façon de faire
- Compréhension du monde quotidien
- Usage du langage
Chapitre 3 : l'éducation tout au long de la ville.
La part de l'informel dans l'éducation urbaine.
Situation académiquement construite -> couple éducateur / éduqué.
Même si une situation est imprévue elle a quand même, en partie, un apport éducatif. Le milieu naturel est éducatif -> éducation informelle. Le milieu naturel (ville) n'est plus perçu comme un espace anti-éducatif (sécurité) -> une ville criminogène (école du crime) = 'ville éducatrice", "ville apprenante".
La ville éducatrice.- La coéducation
- Le projet éducatif -> dynamique de territoire
- La ville = cadre de l'expérience éducative
- Vision alternative : les enfants sont porteurs de savoirs + ils comprennent
- Intégration de l'école dans une perspective de développement : l'élève performant
Education à la paix et au développement durable -> participation des jeunes, argumentation raisonnée en vue de prises de décisions collectives.
La ville apprenante.
Chapitre 7 : Colonies de vacances et vie quotidienne.
La colonie de vacances "accueil collectif spécifique de mineurs que l'on va déplacer pour leur permettre de vivre ensemble leurs loisirs à temps plein durant une période restreinte et pendant les vacances."
La vie quotidienne des loisirs.
Rythme alors différent (que lorsque l'enfant se trouve en situation de période scolaire, vie à la maison) -> rythme de vie de l'enfant -> vie quotidienne des loisirs dans laquelle les repères temporels sont très lâches.
Apprendre par la vie quotidienne.
Chaque jeune doit apprendre la vie quotidienne spécifique à la structure d'encadrement. Il existe bien différents types de vie quotidienne.
Apprendre l'école.Donner le pouvoir de décision aux enfants.
Chaque jour est une expérience singulière.
L'école permet le mélange des milieux sociaux, on y trouve les représentations des "bons"/"mauvais" enfants, une gestion des différences et des handicaps, la vie des groupes.
Apprendre l'enfance.
Loisirs = moyen de satisfaire les besoins les plus fondamentaux -> vision d'une éducation nouvelle.
L'enfant vit pleinement son enfance car il s'appartient à lui-même (besoin premier / prioritaires).
"L'enfant est d'abord un enfant, avant d'être l'enfant de sa famille, de sa nation, de sa religion..."
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